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Une "hiérarchie" du chien domestique ?
analyse et opinion

    Avant toute chose, comme le titre l'indique, je vous délivre une opinion personnelle, certes étayée du mieux possible à partir d'approches scientifiques, mais elle reste mon point de vue sur une question relativement épineuse. Personne n'est, en soi, obligé d'y adhérer. D'expérience, j'ai bien vu, surtout en club, qu'on ne force pas quelqu'un qui a décidé de dresser son chien par la manière forte à y renoncer ; tous ceux qui sont arrivés en secouant leur chien, et même leur chiot, au bout de la laisse sont simplement partis frustrés du cours dispensé selon une autre philosophie et ne sont jamais revenus. L'objectif est davantage un partage du cheminement de pensées qui me conduit à certaines conclusions et, par extension, à mes approches éducatives.

 

Accepter une hiérarchisation chez le chien familier ?

    Le chien est maintenant un membre à part entière de la famille. Rares sont ceux qui vivent dehors et ne sont là que pour monter la garde ou rassembler du bétail – et tant mieux car le chien est un animal social et pas une machine util(e)(isable). Ce glissement progressif vers une sorte de chien-enfant a conduit à de nouvelles observations et au fait d'abolir certaines anciennes images pour appréhender nos chiens familiers, notamment les concepts de dominant/dominé ou de chef de meute. Doucement, on est allé jusqu'à diabolisé le concept de hiérarchie. Or, personnellement, si je me bats contre les premières conceptualisation effectivement bien dépassées, je me refuse à renoncer à la troisième, l'idée d'une forme de hiérarchie qui se met en place dans nos familles, quoique ce terme doive resté employé avec des pincettes (ou des guillemets).

 

    L'idée de hiérarchie comme on la considère la plus souvent, c'est-à-dire un groupe structuré de façon pyramidale avec un ou des dominants et un ou des dominés, calquée sur les observation du fonctionnement des loups en captivité, est effectivement caduque. Le chien n'est pas un loup (dont le fonctionnement en liberté est bien différent, par ailleurs, car c'est un animal qui vit en famille), ni un loup captif vivant avec d'autres loups captifs. Mais faut-il pour autant renoncer à toute idée de hiérarchisation dans le groupe familial ? Je ne le pense pas. Et voici pourquoi :

  • On a renoncé à ce modèle à partir d'observations de chiens féraux, c'est-à-dire de chiens vivant en liberté, non loin des humains mais pas chez eux. Il a été constaté que ces chiens vivent au sein de petits groupes qui se créent par affinités ; on n'y observe aucune hiérarchie à proprement parlé. On peut cependant se demander si cette analyse de comportements de chiens libres reste valable dans le contexte d'un chien vivant en famille. Les chiens féraux ne sont pas « contraints » de vivre avec une même association d'humains (et peut-être de chiens) au quotidien, toute leur vie. Alors, bien sûr, la notion de hiérarchie dans une collaboration temporaire et/ou pleinement choisie n'a pas lieu d'être, mais dans la vie que nous imposons au chien domestique ? Je crois que pour le moins une forme de "hiérarchie" se crée par la force des choses.

  • La hiérarchie - au sens strict - entre humains et chiens n'est pas viable car nous sommes deux espèces différentes qui ne concourent pas pour les mêmes ressources. Nous avons notre assiette, le chien a ses croquettes ; nous avons notre console, notre téléphone, le chien a sa balle etc. A priori, c'est un fait. Sauf que Médor, parce qu'il partage activement notre quotidien, pourrait avoir envie du contenu de notre assiette ou des gâteaux apéro sur la table basse. De même, comme nous partageons un espace et des activités, nous pouvons avoir besoin de toucher la balle de Médor, ou même de nous asseoir sur un canapé où les deux ont l'habitude de s'installer. Aurions-nous finalement des ressources totalement différentes ? Je me souviens avoir lu dans un commentaire sur une post Facebook à ce sujet : « il n'y a pas de hiérarchie entre un papillon et un éléphant ». Très pertinent, en soi, mais comment ce parallèle pourrait prouver que ceci est valable entre un humain et un chien ? Effectivement, nous ne sommes pas de la même espèce, mais, contrairement à l'éléphant et au papillon, parce que nous partageons justement une grande majorité de ressources depuis que nous vivons sous le même toit et avec des privilèges semblables, il ne me semble pas possible d'affirmer qu'une forme de hiérarchie ne puisse pas exister à cause de nos différences interspécifiques.

  • J'ai également prêté attention à des articles qui nient une hiérarchie entre nos chiens, en s'appuyant sur le même modèle des chiens féraux que je viens d'énoncer. Encore une fois, cela est assez logique sur ces chiens en liberté créant des liens opportunistes et peu durables, ayant aussi la possibilité de prendre de la distance en cas de conflit, mais pour nos chiens familiers ? Pourquoi et même comment deux chiens (ou plus) vivant constamment ensemble et partageant les mêmes ressources pourraient ne pas être hiérarchisés ? Attention, une fois de plus, je ne dis pas que c'est un modèle pyramidal qui est valable entre ces individus, ni que cette "hiérarchie" est immuable et qu'elle s'applique de la même façon pour toutes les ressources. J'ai moi-même pu le constater dans le rapport de mes trois chiennes : par exemple, Djuna cède toujours sa place sur la gamelle d'eau, Guenji protège ses objets de mastication et Nagg, ses trous. Chacune respecte les sources de motivation des autres, de façon récurrente. Rien de pyramidal, donc, mais une sorte de schéma assez stable dans la répartition des ressources et centres d'intérêt. Si rien de stable ne s'instaurait dans leur relation, si chaque chien vivant à plusieurs cherchait toujours la compétition pour toutes les ressources possibles, le chaos règnerait.

 

    Aujourd'hui, on refuse le terme "hiérarchie" pour s'intéresser plutôt à la notion de compétition pour des ressources, mais finalement, selon moi, cela revient au même pour nos chiens de famille. Je m'explique : si l'on prend l'exemple de deux chiens féraux partageant, occasionnellement ou non, un territoire, on va pouvoir parler de cette protection de ressources en lien avec diverses motivations. Prenons l'exemple de l'accès à la nourriture. Si A est affamé et B repus, B laissera certainement sans problème A se servir en nourriture près de lui. Et inversement. En revanche, si A et B sont affamés, il y aura certainement conflit et c'est le plus motivé des deux à obtenir la nourriture qui la remportera. Mais si le lendemain B a nettement plus faim que A, il est à parier que B sortira vainqueur. Ou inversement, si A est plus touché par la faim.

     => il n'y a pas de hiérarchie entre A et B, car leur relation est en évolution constante à cause des motivations variables pour obtenir des ressources à un instant donné, lesquelles fluctuent parce qu'ils sont en liberté, qu'ils évoluent dans un milieu non stable en apport de ressources.

      A contrario, si C et D sont deux chiens domestiques vivant dans la maison et mangeant chacun leur gamelle dans la même pièce, les observations ne s'appliquent plus. C et D ont une pitance qui normalement comble leur besoin, tous les jours. Donc si l'un des deux décide qu'il veut récupérer la gamelle de l'autre, ils ne seront - a priori - pas motivés par la faim. C'est une question de gourmandise ici (ou de recherche de challenge, si manque d'occupation intelligente au quotidien par exemple).

      => De ce fait, le rapport à la nourriture ne va pas évoluer d'un jour à l'autre ou en tout cas être en fluctuation totale du jour au lendemain : peut-être que C et D mangeront chacun leur gamelle de leur côté sans zieuter celle du voisin et qu'il seront "égaux"/équilibrés sur ce plan. Peut-être que C aura envie de la gamelle de D mais que ce dernier la défendra suffisamment pour clore le débat pour de bon. Peut-être aussi que C aura envie de la gamelle de D et que ce dernier la lui laissera, soit car il est peu gourmand de nature, soit car il craint des remontrances, après un premier conflit. Mais finalement, le schéma va se pérenniser et il est possible que l'humain de C et D doivent les séparer pour les repas afin que chacun mange sa part.

     Il y a donc pour moi une "hiérarchie" entre C et D au niveau de la ressource « nourriture ». Elle pourra être : C et D sont égaux, C gère la ressource ou D gère la ressource (sans intervention humaine). Cela ne signifie pas que cette "hiérarchie" sera la même pour la gestion des jouets ou pour la défense des lieux de couchage, en revanche. Chacun peut s'attacher à une ressource particulière, être donc plus motivé que l'autre pour l'obtenir et être victorieux à son sujet à coup sûr.

     Cette organisation hiérarchique est d'autant plus palpable dans un milieu où l'humain n'est pas là pour interférer dans le groupe. Chez ma grand-mère, il y avait deux setters mâles et un springer mâle qui vivaient en chenil. Je me suis amusée à les observer à des moments clés de la journée. J'ai pu remarquer que Giggs, le springer, gagnait partout et tout le temps. S'il convoitait la gamelle des deux autres, il l'avait – et il la convoitait tout le temps. S'il voulait la balle, il l'avait – et il la voulait tout le temps. S'il désirait la panière dans laquelle les autres chiens étaient déjà installés, il l'avait aussi puisque les autres se poussaient sans rechigner. Même schéma pour la place la plus haute sur la table de camping mise dans l'espace extérieur. Il fallait donc isoler Giggs pour que les autres mangent tranquillement et les setters ne s'intéressaient même plus à la balle parce que le springer a toujours été le premier à la récupérer, par terre ou dans leur gueule s'il le fallait. Avec le temps, je me dis que ce schéma un peu tyrannique devait être alimenté par le manque d'activités structurantes pour chacun et surtout pour Giggs qui avait un grand besoin d'agir sur son environnement et de le contrôler.

    

     A partir de ces observations, on peut donc voir s'établir une forme de hiérarchie entre chiens domestiques, tout simplement parce que nous « forçons » des rapports constants et finalement assez stables à cause de la quantité suffisante de ressources dans un environnement qui n'évolue quasiment pas.

 

Qu'implique ce modèle de vie ?

     Attention : ce n'est pas parce que je dis qu'un groupe familial avec chien(s) est hiérarchisé que j'estime que le chien est un soumis et les humains sont des maîtres suprêmes à qui tout est dû. Le concept de dominant, vu (à tort) comme un alpha chez les loups, n'est pas sain : il implique un pouvoir et un contrôle ultime, une autorité parfois violente, un non-respect des besoins du considéré comme subordonné. De fait, je pense que c'est pour cela qu'on a voulu se débarrasser du terme pour parler du chien domestique : simplement pour éviter ces dérives et cesser d'écraser le chien comme on le faisait systématiquement il y a quelques années, sous prétexte qu'il nous devait une obéissance aveugle et à toute épreuve.

     Cependant, dans mon idée, on peut être « en haut » de la hiérarchie familiale (à défaut de meilleure expression) ET être un gardien bienveillant pour son chien. Cela devrait même être un impératif. Le référent que nous devrions être prendrait la majorité des décisions, certes, mais pour le bien commun et en respectant pleinement l'être vivant qui est en face. Le référent aime, guide, sécurise, apporte tout ce dont le chien a besoin. Il peut accepter les propositions de son chien, comme une demande d'aller se promener quand son animal en a envie. Il est « en haut », car c'est lui qui gère le quotidien, de façon bienveillante, et pas son ou ses chiens.

     Je vois cette "hiérarchie" comme celle entre des parents et leur enfant. Ce n'est pas parce que le parent commande qu'il ne respecte pas l'enfant et qu'il obtient ce qu'il désire par la force. C'est un contrat, tacite ou non, qui les lie. Il doit y avoir de la confiance, de l'attachement, d'un côté comme de l'autre.

     C'est ce rapport défini, stable et bienveillant qui motivera le chien à nous suivre et coopérer la majorité du temps, si nos liens sont forts et positifs. Mais le fait de se poser en leader qu'on respecte dans ses décisions est un confort et une sécurité supplémentaire. Même si l'on ne souhaite pas obtenir l'obéissance par la peur et qu'aucun apprentissage n'est enseigné dans un climat répressif, savoir que l'autorité peut nous sauver la mise sur une situation dangereuse est assez salutaire.

     MAIS, figure d'autorité ou non, notre demande pourra rester ignorée sans travail préventif sur la stabilité émotionnelle du chien et notamment ici sur sa capacité à se reconnecter et à renoncer, en l'occurrence.

     J'ai trouvé cette citation en illustration d'un chapitre du livre d'Escafre : « la compétence sans autorité est aussi impuissante que l'autorité sans compétence ». Elle me semble plutôt bien décrire la relation qui pourrait ou devrait nous unir à nos chiens : une relation saine car bienveillante, basée sur l'attachement, la confiance et les apprentissages de gestion émotionnelle, mais sur fond d'autorité, une autorité consentie car juste.

 

Mise en pratique : pour un quotidien plus simple pour tous

     J'en viens donc à toutes ces règles hiérarchiques renvoyées au placard car elles n'auraient pas de sens : pas de place haute, le chien doit manger après, passer derrière pour sortir etc. Pas de sens... c'est sûr, ça ? (Ne vous braquez pas, continuez à lire même si ce propos vous fait tiquer ^^) J'ai longtemps eu envie de demander à un autre professionnel pourquoi, si elles sont insensées, on observe très souvent un net progrès dans l'écoute générale du chien simplement en conseillant au propriétaire de les mettre en place. C'est du vécu : j'ai réellement vu des chiens adultes ayant au début aucun respect du corps humain et aucune attention pour leur gardien se métamorphoser en quelques semaines – quand l'humain partenaire se tenait vraiment au programme, bien sûr.

     Ces règles n'ont pas de sens... ? En fait, oui et non : ces règles précises n'ont pas nécessairement lieu d'être, mais un milieu cadré donc réglé est par contre impératif.

     J'accepte moi-même que mes chiens montent sur le canapé, je leur donne régulièrement à manger avant moi et fais sûrement tout un tas d'autres choses a priori déconseillées par les antiques préceptes éducatifs. C'est pour cela que j'affirme que ces règles ne sont pas nécessaires en soi, car j'estime que mes chiens ont une éducation qui me convient. Je pense que ce qui est en revanche capital, c'est d'instaurer un certain nombre de limites, claires et invariantes, pour structurer l'environnement du chien. Je crois donc aujourd'hui que ce qui a un véritable impact dans l'exemple du chien se métamorphosant après la mise en place de ces règles (même désuètes), c'est le fait d'enfin poser un cadre clair et des limites alors que jusque là l'organisation était probablement chaotique.

      Partant de ces considérations, je ne vous dirais donc pas... pas de place en hauteur pour le chien !

     Je vous dirais... essayez de réguler ces espaces qui sont avant tous les vôtres (et ceux de vos invités qui ne veulent pas forcément avoir votre chien sur les genoux) et que vous choisissez ou non de partager avec votre animal, de façon pérenne ou par moments. Invitez le chien à monter quand il ne réclame pas et vérifiez toujours qu'il descende facilement de votre lit et/ou du canapé, fauteuil etc. N'hésitez pas apprendre le « descend » avec des friandises, pour que le chien y trouve un intérêt.

      Je ne vous dirais pas... le chien doit manger après vous et vous devez pouvoir lui reprendre sa gamelle ou fouiller dedans !

     Je vous dirais... faites le manger quand bon vous semble, pas forcément à heure fixe pour qu'il ne réclame pas à une heure précise. Faites-le manger avant ou même pendant votre repas, s'il est envahissant à table. Plutôt que de créer du conflit autour de la gamelle en la retirant, prenez l'habitude de rajouter quelque chose de meilleur encore dedans alors qu'il mange, ce qui le désensibilisera des approches humaines, désormais non-menaçantes, sur sa gamelle.

      Je ne vous dirais pas... le chien doit marcher/passer derrière vous !

     Je vous dirais... apprenez-lui positivement (et dans le silence !) à attendre avant de passer dans un espace retreint, afin qu'il ne vous bouscule pas en passant, par sécurité et aussi parce que c'est un très bon exercice d'auto-contrôle.

      Etc.

     L'idée est simplement d'être le gestionnaire du quotidien, sans engendrer de conflit. La mise en place de ces règles – ou d'autres ! – permet au chien d'évoluer sereinement dans un cadre fixe, puisqu'il y a des limites définies, et de vous considérer comme un meneur de confiance car cohérent.

     Oui, je crois que les échecs en matière d'éducation sont en très grande partie due à un manque de cohérence humaine. Si nous décidons que le canapé est interdit pour x raison, nous ne pouvons pas accepter que Rex déjà endormi sur le sofa dans une position « trop mignonne » y reste « juste pour cette fois ». Si nous décidons que le canapé est autorisé en soi, sans régulation de notre part, nous ne pouvons pas lui rentrer dedans parce qu'il y est monté avec les pattes sales. Si nous décidons que Rex doit attendre derrière quand nous prenons nos affaires pour aller nous promener, nous ne pouvons pas le laisser nous pousser pour passer la porte, même si c'était doucement, même si nous sommes fatigués, même si nous n'avons pas le temps de le reprendre. Si nous décidons qu'il doit attendre dans le coffre le temps que nous lui disions de descendre, nous ne pouvons pas accepter qu'il en descende sans attendre notre top, parce qu'il a très très envie de se promener/de voir ses copains chiens/de retrouver nos enfants etc.

Une décision, quelle qu'elle soit, est une décision qui doit être appliquée

tous les jours, en toutes les occasions, sans circonstances atténuantes.

MAIS nous avons le DEVOIR de rendre les choses faisables avant d'exiger quoi que ce soit.

     Il n'y a rien de pire pour un chien qu'un environnement non stable, des règles balbutiantes. Pour nous aussi, d'ailleurs, car c'est ce qui donne l'impression que le chien nous teste en permanence - alors que Fido fait juste les choses comme il juge qu'elles l'avantagent. Même si c'est une fois sur dix seulement que nous laissons passer ladite chose, voire une fois sur vingt, cinquante, notre chien se souvient qu'un jour, une fois, c'est passé, alors pourquoi ne pas essayer aujourd'hui ? S'il y a trouvé un intérêt, il va recommencer, c'est mathématique.

    Nos poilus ne cherchent pas à nous contrarier, encore moins à nous dominer, quand ils remettent (a priori) nos règles en question. Simplement, il est logique qu'ils tentent d'agir dans le sens qui les arrange (sortir en trombe dehors tant le plaisir est grand, s'installer confortablement sur le canapé etc.) si parfois, même rarement, ils ont une autorisation, même tacite, d'agir dans ce sens.

    Alors décidons et appliquons, pour de bon. Si Rex monte sans autorisation, il doit descendre – quitte à lui demander de remonter ensuite. Si Rex doit attendre, il attend. Et s'il passe « en force » une fois, on recommence la procédure d'attente, on prend le temps. Si à chaque fois qu'il nous bouscule ou descend de la voiture avant notre signal, nous le remettons dans la maison ou le coffre (et donc lui faisons perdre du temps de liberté), il comprendra très vite que son intérêt est justement de patienter. Nos chiens sont pragmatiques, soyons-le aussi !

 

    Peut-être que ma vision n'est pas « la bonne », pas la plus en vogue. Je peux le concevoir. Ce que je peux dire par contre, c'est qu'elle fonctionne, donc qu'elle est confortable pour l'humain qui ne se « bat » pas avec son chien au quotidien, et qu'elle ne stresse pas l'animal en l'obligeant à s'adapter constamment à un changement de règles, à chercher sa place, à comprendre qui gère quoi quand et comment, donc que cette vision est également bénéfique au chien. Je pense que c'est bien là l'essentiel, peut-être même l'objectif.

Margot Brousse - Freed Dogs

Article publié début 2019

Revu en juillet 2023

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